mercredi 22 avril 2009

Management de la valeur ajoutée du Commercial : quelle conduite dans la relation d'affaires?

Cet article fait suite à celui intitulé "Management de la valeur ajoutée du commercial : origine", posté en Avril également, sur ce blog.

Avant de parler de conduite de valeur ajoutée, je vais modéliser la relation d'affaires : de l’identification du prospect à la pérennisation de la relation client dans le temps


11. MESORE (MEilleure SOlution de REchange) --> Sur le schéma ci-dessus


A travers ce schéma que j'ai réalisé, j'essaie d’identifier les étapes de la relation d’affaires pour le commercial BtoB. Bien sûr, ce schéma évolue en fonction des secteurs et des produits ; mais de manière globale, chaque Commercial emprunte ce parcours. On peut d’ailleurs y retrouver la démarche commerciale consultative, qui, comme on l’a constaté dans les questionnaires, est utilisée par la moitié des fournisseurs dans le BtoB :

- Qualification (Stratégie de préparation : cibler les potentiels, choisir la démarche appropriée, concevoir le scénario)
- Prospection (découverte : contacter, connaître)
- Définition du besoin (découverte, reformulation : comprendre et considérer)
- Proposition et affinage éventuel (argumentation : confirmer, convaincre)
- Accord juridique / contractualisation (Négociation : conclure)
- Suivi de la mise en place du produit/service (Optimisation de la relation : consolider)
Puis :
- Développement d’offres complémentaires (Déploiement des activités : consolider)
- Pérennisation de la relation dans le temps (Fidélisation : consolider)

Ce schéma a été établi au moyen des différentes interviews menées auprès des professionnels rencontrés. Analysons désormais ce parcours dans le but d’en mettre en évidence la valeur ajoutée du commercial tout au long du processus, afin de répondre à la question suivante : comment optimiser le rendement du commercial ?


Optimisation du rendement du Commercial au sein de son parcours dans la relation d’affaires


- 1ère étape : qualification des prospects … Avantage aux TIC !

L’outil Internet est un appui considérable pour qualifier le prospect. Cependant, il est aujourd’hui indispensable de regrouper l’information, sans quoi elle demeure trop générale et mal gérée. La bonne qualification des prospects repose donc sur la capacité du commercial _ non plus à trouver, mais … _ à regrouper, trier et analyser l’information afin de préparer un scénario de prospection adapté et personnalisé. Car comme nous l’avons compris jusqu’ici, la personnalisation du discours et de la relation est un élément clef de la bonne conduite de la relation d’affaires.

Pour ce faire, l’entreprise doit guider sa force commerciale en la dotant d’outils conçus pour rendre l’information performante. Nous pouvons nommer les logiciels CRM, et plus particulièrement Microsoft Dynamics qui nous a été particulièrement cité lors d’interviews. Il s’agit d’un logiciel étonnant, et encore en phase de développement, capable de gérer l’information pour proposer des actions dimensionnées, nécessaires et adaptées aux clients. Les entreprises qui s’appuient sur de tels logiciels ont compris l’importance du traitement de l’information pour la mise en place d’un bon partenariat.

Conclusion : L’optimisation de la qualification des prospects repose principalement sur la capacité des outils à disposition du commercial à traiter les informations de manière pertinente. Le rôle des TIC ne cessera de croître sur ce point, car les outils n’en sont qu’au début de leur mise en place.

- 2nde étape : la prospection… Le commercial reprend la main !

Afin d’optimiser sa prospection, le maillage construit par le commercial est un point prépondérant. En effet, lorsqu’il réussit à établir des contacts chez un prospect, il peut s’adresser directement aux bonnes personnes au sein de l’entreprise en ayant recours à son carnet d’adresse. La première accroche est moins essentielle car le prospect sera plus en mesure d’écouter le commercial, étant donné que c’est un de ses collègues qui les a mis en relation : c’est qu’il y a un intérêt possible.
Ainsi, le Commercial BtoB doit s’attacher à être présent sur son marché et les marchés de ses prospects afin de multiplier ses relations et d’améliorer son efficacité commerciale. Le commercial a donc tout intérêt à être bien informé et impliqué afin de comprendre les enjeux de son secteur et de ceux de ses prospects, mais aussi de l’entreprise de ces derniers. C’est en effet par des discours cohérents et impliqués que le Commercial BtoB justifie sa raison d’être auprès des prospects. Son objectif est donc d’établir un relationnel avec ces derniers afin d’optimiser sa phase de prospection et d’en améliorer son rendement. On parle de succès quand le commercial a sensibilisé le service concerné chez le prospect et qu’il obtient une demande d’engagement, quelle qu’elle soit, ou des informations utiles pour commencer à façonner _c'est-à-dire à personnaliser_ son approche commerciale.

Conclusion : L’amélioration du rendement de la prospection commerciale passe avant tout par la capacité du commercial à s’insérer dans un réseau en faisant preuve de cohérence, de pertinence, de persévérance et d’opportunisme auprès des prospects. Sa capacité d’analyse et son implication sont ici mis à l’épreuve puisqu’il devra être capable d’appréhender plusieurs secteurs et d’en saisir les principaux enjeux, de connaître les acteurs majeurs ainsi que ses prospects.

- 3ième étape : Gérer les différentes phases de maturation du projet… Le commercial et les TIC main dans la main !

Toujours avec cette volonté d’amélioration de son efficacité, le commercial doit identifier la phase de maturation du projet chez le prospect ; ce dernier a-t-il pris conscience de son besoin ? Le commercial l’a-t-il explicité ? A-t-il commencé à s’interroger sur la mise en place de la solution client ? Si oui, où en est-il ? En effet, pour améliorer le rendement commercial, il faut connaître sa propre chaîne de maturation de projet chez un client afin de conduire la relation de manière cohérente et adaptée : en toute logique, on ne tente pas de faire rendre compte d’un besoin chez un prospect si ce dernier est déjà convaincu de l’utilité d’une solution. De la même manière, on ne passe pas autant de temps avec un prospect qui n’est pas encore convaincu de la mise en place d’une solution que chez un prospect en cours de réflexion sur le déploiement de cette solution. Le commercial B to B doit donc identifier des signaux qui placent un prospect sur telle ou telle phase de maturation du projet, mais aussi mettre en place un plan d’actions adapté à ces différentes phases. Il doit « déployer » sa relation d’affaires de manière réfléchie, structurée, avec la méthode des petits pas. Si l’on prend contact une fois par semaine avec un prospect en phase de maturation 1 (sur une échelle de 5), il va falloir prendre contact avec lui tous les jours en phase 5, car il ne comprendrait pas qu’on ne lui manifeste pas plus d’intérêt en phase de réalisation du projet qu’en phase initiale. Ainsi, pour être cohérent tout au long de cette chaîne d’accompagnement du prospect, de la phase initiale (prise de conscience d’un besoin) à la phase finale (validation et concrétisation de la solution), il faut avoir planifié les méthodes d’approche et d’accroche en amont.

Pour optimiser la gestion des phases de maturation d’un projet chez un prospect, le commercial a tout intérêt à s’appuyer sur les logiciels CRM. Ils centralisent et ordonnent les prises de l’information chez le prospect, ce qui permet de s’y retrouver plus rapidement qu’en opérant par une prise de notes.

Conclusion : Le commercial, pour faire preuve d’efficacité, de cohérence et de pertinence dans sa gestion de la relation d’affaires, doit être organisé, méthodique et stratège. Il faut en effet qu’il identifie les phases de maturation d’un projet chez un prospect et propose des actions qui soient adaptées à ses besoins à un moment arrêté de la relation. Je propose pour cela de déterminer 5 phases :

1° Possibilité du besoin non identifié par le prospect
2° Prise de conscience du besoin (attente clairement exprimée)
3° Intérêt pour la mise en place d’une solution (désir de changement, consultation de fournisseurs, …)
4° Début d’initiatives en externe (rendez-vous, demande de devis, …)
5° Lancement des initiatives en interne (allocation d’un budget, étude de faisabilité, …)

Un plan d’actions doit être mis en œuvre pour répondre aux attentes d’un prospect à un moment donné de la relation. Pour éviter de tomber dans des idées trop générales, qui ne sont donc applicables nulle part, nous éviterons de détailler les actions à entreprendre : elles sont l’aboutissement d’une analyse d’un marché, d’un secteur, des produis/services proposés, du type de relation sur un secteur, … . Afin d’aboutir à des choix pertinents, le commercial a tout intérêt à faire preuve de rigueur dans son reporting et à compléter la base de données qui lui est offerte. L’informatique permet d’organiser les informations récoltées auprès des prospects et d’avoir une vision claire des actions entreprises à chaque étape. Le commercial ne rend plus uniquement des comptes à son employeur en faisant les rapports de visite ; il étoffe ses dossiers et améliore son approche.

- 4ième étape : la construction du projet en collaboration avec le prospect, ou l’art du donnant-donnant… au commercial de bien s’y tenir !

Savoir faire rédiger le cahier des charges du prospect, afin qu’il réponde parfaitement à son propre besoin, tout en avançant dans les phases de conclusion est un art que l’expérience permet d’acquérir. En effet, le commercial doit s’investir dans l’identification des besoins du prospect, tout s’attelant à marquer des points vers la conclusion (comme nous l’avons précisé en page 11) : le danger est ici de travailler pour ses concurrents en établissant une belle identification des besoins qui permet alors au prospect de lancer un appel d’offres, de remettre la relation à plat, et de faire jouer la concurrence. Le commercial a donc tout intérêt, dès son entrée dans la phase projet, à équilibrer les engagements pris de part et d’autre lors de la relation et à faire valoir son travail de diagnostic. Il s’agit de faire un accord de découverte avec le prospect, ce qui correspond à la phase « confirmer » de la démarche consultative: il faut être cohérent lors de l’identification des besoins du prospect et force de propositions pour la mise en place de solution « à condition que … ». Le « à condition que… » doit permettre au commercial de marquer des points vers l’étape de conclusion.

Conclusion : De la même manière que précédemment, c’est dans l’intérêt du commercial d’identifier ce qu’il peut recevoir en échange de ce qu’il propose au cours de la relation d’affaires. Rédiger et planifier lui permet en effet de contrôler et d’améliorer son efficacité en sachant où il en est, ce qu’il peut espérer et exiger auprès du prospect. Pour conduire la relation donnant-donnant, le commercial doit faire preuve d’assertivité, de dynamisme et de créativité ; en outre, il peut être important de formaliser les accords pris avec le fournisseur afin de consolider le début de partenariat. Nous notons également deux choses durant cette quatrième étape :
o d’une part le commercial doit mobiliser son entreprise en interne pour apporter les ressources nécessaires au prospect ; Il doit donc coordonner et piloter les services dans une bonne mesure, c'est-à-dire qu’il doit solliciter ses collègues de manière adaptée, justifiée.
o d’autre part, ce moment de la relation, tourné autour de la recherche de la solution, peut être plus efficace en s’appuyant sur les outils tels que le fax, le mail, le téléphone, mais aussi, et de plus en plus, la visioconférence.

- 5ième étape : de la conclusion à la négociation, jusqu’au terme… la relation de face-à-face est prépondérante !

Le commercial BtoB est persévérant et cherche toujours à se rapprocher de la conclusion… pour concrétiser ! Evidemment, malgré le fait qu’il souhaite passer à la conclusion sans passer par la case « négociation », cela ne lui évite pas toujours l’étape de négociation. En effet, le prospect échange sa signature contre des remises ou des services supplémentaires. Il revient donc au commercial d’échanger ces remises et services supplémentaires contre des conditions avantageuses, des engagements à moyen terme, ou autres apports aptes à développer ou maximiser la relation.

Conclusion : Le commercial doit connaître les effets de son offre de prix chez le client, en situant son niveau sur le marché afin de savoir ce qu’il peut obtenir de la phase de négociation, et donc ce qu’il doit lâcher en contrepartie. Toute négociation nécessite une préparation du commercial (Point de départ, arrivée idéale et MESORE : MEilleure SOlution de REchange), un sens de l’écoute, de l’audace, de la créativité et de l’affirmation de soi… sans trop de stress !

- 6ième étape : la fidélisation… la coopération humaine au service de la maximisation du profit mutuel !

A partir du moment où le projet commence à se mettre en place, la relation évolue vers davantage de coopération et vers la recherche de consensus profitables aux deux parties. Le commercial doit alors être force de propositions, du point de vue de son employeur et de son client, pour améliorer conjointement la prestation globale. Elle doit être de plus en plus rentable pour le client et pour le fournisseur : c’est cette recherche de satisfaction commune qui fait alors la force du commercial BtoB; celui qui instaure un climat de confiance nécessaire à tout partenariat durable.

Conclusion : C’est une fois la prestation lancée que le commercial doit faire preuve d’un professionnalisme sans faille : réactivité, efficacité, écoute, éthique professionnel, stratégie, affirmation de soi, gestion du stress et management des situations complexes. L’objectif est de maintenir de bonnes relations à l’après vente en instaurant des liens tournés autour de la recherche conjointe de profit partagé.

lundi 20 avril 2009

Certification MERCULILLE (SKEMA Business School/HEC-Ulg)

17 Avril 2009

SKEMA Business School et HEC-Ulg ont mis en place une certification professionnelle en négociation commerciale nommée MERCULILLE.
Les participants sont ainsi invités à suivre un module pratique de 42H se découpant de la manière suivante:

- 30h données par un formateur : 5 parties (théorie + mises en situation)

Bibliographie : M. CORCOS (2008 - 4e Édition), Les techniques de vente... qui font vendre, DUNOD.

1ère: Donner un feedback avec efficacité + mises en situation
- Feedback positif / négatif
- Comment donner un feedback positif?
- Le feedback négatif : technique du sandwich, technique DESC (Description en utilisant le "je", Émotions, Solution, Conséquences)
2ème: Découvrir les besoins du client + mises en situation
- Les techniques de questionnement (Q ouvertes, fermées, de contrôle, d'implication, Q à problèmes, Q alternatives, pauses)
- La reformulation
- Les contre-questions
- Les deux besoins (techniques et psychologiques)
- Les freins à l'achat
- L'empathie
- Transformer un problème en besoin
3ème: Gérer efficacement les objections des clients + mises en situation
- Qu'est-ce qu'une objection?
- Les différents types d'objections (les sincères et fondées, sincères et non fondées, non sincères et non fondées)
- Les techniques de traitement d'objections (EQRAC : Écouter, Qualifier, Reformuler, Argumenter, Conclure / Avocat de l'ange, / Le pas en arrière / Et si...? / ... )
4ème: Techniques de négociation avancée + mises en situation
- Connaître son style de négociation
- Réussir son entrée en négociation (Les règles d'or)
- Négocier les contreparties (Recul, Non diplomatique, Petits Pas, Minute de pouvoir, ...)
5ème: Conclure avec efficacité + mises en situation
- Les signaux d'achat
- Les préverrouillages
- Les ballons d'essai
- Les conclusions directes et indirectes

- 12h de coaching données par des professionnels : découpées en 4 demi-journées (mises en situation)

Des professionnels de la vente B to B viennent encadrer les participants autour de jeux de rôle afin d'apporter les derniers conseils en vue du concours organisé pour l'obtention de la certification.

- 1 journée concours avec des jury de professionnels

Durant cette journée, les participants sont évalués lors de deux cas de mise en situation. Les jury examinent alors la capacité du candidat à mener l'entretien de vente à travers les critères suiants:

1er Cas du matin : axé sur la découverte et l'argumentation (et noté sur 100)
- Présentation
- Découverte
- Reformulation
- Argumentation
- Traitement des objections
- Conclusion
- Comportement général

2ème Cas l'après-midi : axé sur la négociation (et noté sur 100)
- Négociation (préparation, utilisation des techniques, argumentation)
- Conclusion
- Comportement général

Une note globale de 120/200 est nécessaire pour obtenir la certification MERCULILLE.

En fin de journée, le jury (de professionnels) délibère pour arrêter sa décision sur chacun des candidats. Par ailleurs, il élit les 3 meilleurs candidats de la journée.

Entreprises participantes :





mardi 14 avril 2009

Management de la valeur ajoutée du Commercial : origine

Un besoin accru de création de « valeur ajoutée »


Avant de nous interroger sur l’origine de la valeur ajoutée, et de l’identifier autant que possible, il est intéressant de comprendre pourquoi il y a nouvellement une nécessité de créer une valeur de la part du commercial, notamment pour celui du BtoB.


La lecture du livre Gestion de la relation client (F. Jallat, E. Stevens, P. Volle) permet de constater que les entreprises, dans lesquelles les commerciaux évoluent, ont pris conscience depuis longtemps du changement qui leur était imposé : passer d’une vision produit à une vision client. Autrement dit : passer d’un marketing transactionnel à une démarche marketing relationnel. Ce modèle est basé sur la création d’intimité avec le client dans le but d’entretenir ensemble une relation coopérative, c'est-à-dire une relation durable. Le contexte du « tout, tout de suite ; tout, tout seul » qu’impose les Technologies de l’information et de la Communication (TIC) a rendu les clients de plus en plus exigeants et indépendants. Les TIC permettent aux entreprises de satisfaire ces nouvelles exigences, à condition qu’elles maîtrisent, dominent et intègrent les nouveaux canaux de communication, afin de les utiliser de manière consciente et favorable.


Ainsi, l’enjeu pour les entreprises devient donc d’intégrer les TIC dans le processus d’approche relationnelle du client, notamment par la mise en place d’une « planification relationnelle » : pourquoi, où, quand, et comment aborder le client à un moment donné de la relation? Afin d’organiser les approches, les entreprises se dotent de nouveaux logiciels de CRM (Customer Relationship Management) dont le but est de collecter, gérer, analyser et planifier les méthodes. La convergence des technologies va continuer de façonner les systèmes d’interaction avec le client et va améliorer l’efficacité des différents canaux de communication. Cette efficacité permettra des gains de productivité pour les commerciaux qui pourront encore optimiser leur temps et, par ce fait, réaliser davantage de chiffre d’affaires.


Paradoxalement, et bien que de nombreux logiciels permettent de faciliter le travail du commercial, l’environnement de la vente se complexifie de manière flagrante. La lecture du Livre Les Techniques de vente… qui font vendre de Marc Corcos (écrivain, formateur et expert des fonctions commerciales) est assez « éclairante » à ce sujet. Il a constaté en effet que nous assistions à une rupture des modes de consommation. Le comportement des consommateurs a évolué et se scinde grossièrement en deux catégories : d’une part, les consommateurs « frileux », inquiets, raisonnés qui se posent la question de l’utilité de leur consommation ; d’autre part les consommateurs « flambeurs » qui cherchent tous les moyens pour se différencier et s’orientent vers des produits et services haut de gamme (entretenir l’apparence et le style de vie de la jeunesse). En outre, la globalisation impose aux entreprises, et donc également aux vendeurs, une constante remise en cause de leurs acquis, la création de liens de plus en plus intimistes avec les clients, ainsi que la mise en place d’offres de plus en plus personnalisées (adaptation, « customisation »), voire personnelles (uniques).

Les vendeurs doivent également faire face à des systèmes d’achat de plus en plus « abracadabresques », et pourtant très structurés. Les processus de décision sont longs, compliqués et bien souvent frustrants. La clientèle est devenue volatile, avertie, parfois même experte, exigeante et formée aux pratiques de vente pour déjouer les techniques par tous les moyens : la ruse, la menace, le bluff, la fausse rupture, la manipulation, etc. Enfin, la vulgarisation de l’information a pour conséquence de rendre le commercial encore plus vigilant vis-à-vis de celle-ci : il doit la comparer et la vérifier afin que celle-ci soit juste, précise et exhaustive.

Ainsi, les entreprises doivent-elles soutenir plus que jamais leur force de vente afin de lui donner l’appui suffisant pour atteindre cette satisfaction du client, nécessaire à sa fidélisation? Toute l’entreprise doit être orientée vers le client en tant que PARTICULIER, et non plus en tant que « client » : définition qui englobe tous ceux qui consomment les services/produits de l’entreprise.

Le vendeur doit donc, avec le soutien de son entreprise, « coller aux désirs et aux besoins des clients, porter sur eux une attention permanente pour savoir comment satisfaire et personnaliser leurs attentes et créer avec eux de nouvelles complicités ». La méthode la plus efficace est celle du questionnement permanent de son environnement. C’est en connaissant son client, ses désirs, ses peurs, ses freins et en faisant face à ses a priori que l’on peut lui proposer une valeur ajoutée pertinente et convaincante, répondant à ses attentes (et les dépassant).

L’émergence d’une nouvelle notion, « le micromarketing », permet de donner un sens et une importance à la recherche d’intimité avec le client, et cela même _ et surtout _, de la part du commercial. Ce qui fut un temps informel et naturel, l’intérêt pour son client, est devenu essentiel, organisé, analysé et optimisé ; l’auteur Marc Corcos souligne par ailleurs que « les clients achètent autant parce qu’ils sont compris que parce qu’ils ont compris ».

La vente nécessite une stratégie de fidélisation personnalisée. On constate d’ailleurs que tout est parcellisé, décomposé et décortiqué dans le but de devancer les attentes, les désirs et les besoins d’UN client afin de créer un partenariat durable et construit ensemble.

Du livre de Marc Corcos (expert des fonctions commerciales), nous faisons un constat frappant : la vente devient élitiste et sera réservée à un nombre de personnes de plus en plus restreint, qui sera capable d’allier un niveau de savoir-être exigeant et de savoir-faire performant. Les profils pas suffisamment compétents semblent dès aujourd’hui être en très forte concurrence avec les technologies et la mise en place de plates-formes de télévente. C’est pourquoi nous nous arrêtons sur cette question primordiale de « valeur ajoutée du Commercial BtoB » ; nous soutenons en effet qu’elle a évoluée et qu’elle n’est accessible, dorénavant, qu’à ceux qui se donneront véritablement les moyens de la créer. Nous traitons cet enjeu sous l’angle du « savoir-faire » et du « savoir-être » du point de vue du client et de l’entreprise « employeur ». Nous nous appuyons sur les résultats de l’enquête que nous avons entreprise et sur les recherches menées.


Du point de vue du client : quelle est l’origine de la valeur ajoutée ?



Du point de vue du client, les « savoir-faire » ainsi que les « savoir-être » d’un commercial BtoB, à l’origine de la création de valeur ajoutée dans la relation d’affaires, se concentrent autour des thèmes suivant :

- « Dis-moi qui je suis »
- « Apporte-moi vite et bien ce dont j’ai réellement besoin »

Le relationnel est donc ici prépondérant puisque, pour être capable de cerner les désirs et les freins du client, il est essentiel de le connaître et d’aller à sa rencontre. Il est possible de recueillir des informations sans rencontrer ses clients (notamment par le biais des logiciels CRM) ; toutefois, l’adéquation entre l’offre et le besoin, la mise en valeur du client et la marque d’intérêt seront concrétisées naturellement par le biais d’une rencontre en face à face.


Du point de vue de l’employeur : quelle est l’origine de la valeur ajoutée du commercial BtoB ?



On remarque ici que les attentes sont nombreuses et que l’art de la vente n’est plus uniquement une question de « naturel » et de « savoir-être ». La fonction commerciale s’est perfectionnée au fur et à mesure du temps afin de répondre aux défis posés par les clients ainsi que par les évolutions des modes de consommation et des comportements d’achat. Par ailleurs, on demande aux commerciaux des qualités extrêmement diverses : aisance relationnelle, stratégie, méthode, assertivité, créativité, dynamisme.

Les exigences autour du commercial BtoB se sont donc accrues dans la mesure où il bénéficie de supports technologiques qui viennent l’épauler … voire le remplacer ?


Détails des méthodes et acronymes cités :

o La démarche PUSH :
- APAC : Accroche, Proposition, Argumentation, Conclusion
- PRODUIT : Prise de contact, Raison de l’entretien, Orientation du client, Démonstration argumentée, Utilisation des objections, Investissement dans la conclusion, Transformation en commande

o La démarche PULL :
- ADAPAC : Approche, Découverte, Accord de découverte, Proposition, Argumentation, Conclusion
- SOLUTION : Situation du client, Objectifs de l’entretien, Logique de découverte, Utilisation du diagnostic, Technique d’argumentation, Implication du client, Obtention de l’accord, Négociation éventuelle

o L’échelle des humeurs :
- Acceptation
- Doute
- Objection (mineure / majeure)
- Refus (de principe / temporisation / Net et catégorique)
- Indifférence

o PANCO : Prospection, Approche, Négociation, Conclusion, prise d’Ordre

o APOD : Accueil, Présentations et point d’ancrage positif, Objectifs de l’entretien, Déroulement de l’entretien et durée

o SIMAC : Situation, Idée, Mécanisme, Avantages, Conclusion

o ÉQRAC : Écouter, Qualifier, Reformuler éventuellement, Argumenter, Conclure

o 5 règles d’or de la négociation :
- Commencer par une exigence initiale élevée
- Quand on te demandera une concession, tu répondras d’abord par des arguments
- Tu n’accorderas une concession que moyennant contrepartie(s)
- Si tu dois reculer, tu le feras à petits pas
- Quand tu avanceras avec le client, tu l’engageras vers la conclusion

o BADEN : Bénéfices Acceptés par le client, Demande d’Engagement Notée par le client

lundi 6 avril 2009

Les questions posées autour de la fonction commerciale

Pourquoi, dans le contexte actuel, est-il encore judicieux de se poser des questions sur l’avenir de la relation d’affaires ? Quels peuvent-être les intérêts et les apports d’un mémoire sur le sujet ? De nombreux ouvrages, traitant en large et en travers de la relation client, sont sortis ces dernières années : management/gestion de la relation, satisfaction client (mesurer, développer), création de la relation … . Pourtant, aucun livre aurait pu servir de référence tout au long de notre mémoire : le lien et les interactions entre le commercial et la relation client sont apparemment trop spécifiques pour faire l’objet d’un livre. Cela n'empêche pas que bien des événements sont en train de bouleverser la fonction commerciale telle qu’elle est actuellement. Les fonctions commerciales subissent aujourd'hui des mutations afin de répondre aux enjeux nouvellement posés par les Technologies de l’Information et de la Communication.

Dans un contexte de dématérialisation et de déshumanisation des relations, les commerciaux doivent réussir à modifier leur « valeur ajoutée » pour se démarquer des relations clients par téléphone, ou autres moyens technologiques (mails, logiciels CRM, bornes informatiques, …). On constate que les sociétés de relation-client, telles qu’Arvato Services ou B2S, ont bénéficié d’une croissance élevée ces dernières années (depuis les années 2001-2004).

Ainsi, le sujet repose sur l’articulation du métier de commercial avec son nouvel environnement e-business. Cette approche n’est que très peu abordée dans les livres et sur la toile du réseau Internet. Or, d’un point de vue personnel et professionnel, l'intérêt est de savoir comment vont s’accorder la fonction commerciale BtoB et les enjeux imposés par les TIC. Quelles vont être les compétences requises pour apporter une valeur ajoutée ? De quelle nature cette valeur ajoutée va-t-elle être ? Avec quel positionnement (« savoir être » et « savoir faire ») le Commercial va-t-il interagir sur son marché ? Ce sont autant de questions qu'il faut aborder et traiter de manière concrète et professionnelle.


Un apport : par quelle démarche de recherche ?

Comme nous avons pu l’évoquer, la recherche bibliographique ne constitue qu’un support tout au long du mémoire ; En effet, aucun livre ne répond clairement aux questions établies. Bien sûr, les différentes lectures ont permis de délimiter un cadre et de nourrir certaines réflexions : la compréhension de l’environnement e-business, par exemple.

C’est pourquoi le choix a été d'alimenter les recherches au moyen d’expériences terrain, via des rencontres avec des professionnels : interviews téléphoniques, interviews en face-à-face, rencontres informelles, questionnaire en ligne, … . Cette approche terrain est considérée comme étant plus judicieuse pour répondre à la problématique de manière concrète : le quotidien des professionnels est au cœur des nouveaux enjeux posés.


Environnement de la relation d’affaires ; et puis ?

Identifions maintenant les axes de recherche :

- Ils se définissent autour du métier de Commercial BtoB, type « manager de demain », puisque c’est la fonction qui nous concerne directement (cf article quelques définitions pour se mettre d'accord -mars 09).
- Grille d’analyse des 4 démarches commerciales (cf article: les démarches commerciales des années 50 à aujourd'hui -mars 09): les critères d’analyse retenus sont-ils encore les plus pertinents ? Où en sommes-nous aujourd’hui ?
- La valeur ajoutée d’un commercial : Où se situe-t-elle ? Comment s’optimise-t-elle ?
- Quelles sont les perspectives de la fonction commerciale BtoB ? Quelles seront les évolutions à long terme ?


L’organisation des axes

La suite du mémoire tente donc d’apporter une réponse à ces différentes questions de la manière suivante.

Dans un premier temps, est abordé la question de la valeur ajoutée d’un commercial BtoB. En effet, ayant mis en valeur le besoin accru de différenciation, il est question d'approfondir la nature d’un bon positionnement « savoir être » et « savoir faire » d’un commercial BtoB sur son secteur, auprès de son entreprise et des ses clients. Il faut donc s'interroger sur l’origine de la valeur ajoutée dans la relation d’affaires, sa conduite par le Commercial BtoB et son optimisation.

Dans un second temps, nous nous penchons sur les orientations de la relation d’affaires. Afin d’appréhender les tenants et aboutissants de cette relation, nous avons fait le choix de nous intéresser à la relation vendeur/acheteur, en tentant d’éclaircir ce que chacun pense et attend de l’autre. Nous répondrons donc aux questions suivantes : dans quelles mesures l’acheteur et le vendeur sont-ils sur la même longueur d’ondes ? Quelles sont les limites de cette relation ? (cf : http://sd-1.archive-host.com/membres/up/97438096719254892/RelationClientFournisseur.pdf)

Pour terminer, le mémoire projette la relation d'affaires davantage dans le temps. Ayant abordé le thème sous plusieurs angles, il est donc question ensuite de dégager les enjeux autour de la relation d’affaires à plus long terme. Quel avenir pour le métier ? Quels outils pour le Commercial ? Quelles nouvelles problématiques autour de la relation d’affaires ?